Un petit tour chez les Témoins de Jéhovah, et puis s’en va …

- " Tu cherches Dieu partout, sauf là où Il est réellement : dans la Bible ! " m’avait fait observer Jean, mon futur mari, lorsqu’il a remarqué le genre de livres que j’avais dans ma bibliothèque.

- " Peut-être, mais ce bouquin est carrément imbuvable ! J’ai commencé à le lire et quand j’ai vu ces histoires de guerres, de vengeance, j’ai été choquée. J’avais entendu dire que Dieu est amour et dans ce que j’ai lu, je ne vois pas qu’il est question d’amour ! Alors, j’ai abandonné ma lecture et rangé cette Bible avec les autres livres ! "

Pour Jean, je cherchais Dieu, mais moi, je cherchais surtout le sens de la vie car j’étais persuadée que nous n’étions pas sur terre pour rien, mais que nous avions quelque chose d’important à y découvrir ; et puis, nous étions faits de manière tellement merveilleuse que l’idée d’être le fruit d’une évolution me semblait totalement absurde. La nature, autour de moi, me fascinait par sa beauté ; assurément, elle n’était pas non plus le fruit du hasard… Et puis, j’étais convaincue que nous devions chercher à vivre de façon plus saine, plus simple, quitte à se trouver à contre courant dans un monde avide qui sacrifie les humains à l’autel du profit et du gaspillage. Oui, j’ai toujours pensé qu’il y a en nous une dimension précieuse, intérieure et que, grâce à elle, nous pouvions vivre plus harmonieusement entre nous, humains.

Du coup, mon premier contact avec la Bible n’avait pas été concluant du tout par rapport à mes questions sur le sens de la vie ! Autant vous dire que je trouvais vraiment bizarre que mon fiancé la lise pendant des heures. Je me demandais bien ce qu’il pouvait en retirer car il avait vraiment l’air absorbé. Voilà vingt ans qu’elle fait partie de sa vie, cette Bible ! Elle est son livre de chevet, il l’emporte avec lui lors de tous ses déplacements… Alors Jean m’a gentiment conseillé de reprendre ma lecture en commençant par les Evangiles ou le livre des Actes des Apôtres. Je n’étais pas convaincue du tout.

Depuis au moins 15 ans, Jean est abonné à La Tour de Garde, une revue déposée par les Témoins de Jéhovah lors de leur visite de maison en maison. Il avait souvent eu avec eux, dans son jardin, de longues discussions sur Dieu sans jamais aller plus loin parce qu’il n’avait pas le temps.

En novembre 95, Jean me fit donc part de sa décision de fréquenter les Témoins pour approfondir ses connaissances bibliques car, selon lui, personne d’autres qu’eux ne propose de faire une étude biblique personnelle à domicile.

Je me souviens avoir montré mon désaccord en pleurant car, peu de temps avant, dans ma région, j’avais assisté à une réunion de mise en garde contre ces gens auxquels j’avais justement acheté la Bible qui dort sur un rayon de ma bibliothèque.

J’avais entendu dire que c’était une secte, et Jean me disait : " Le meilleur moyen de savoir si c’est réellement une secte, c’est de vérifier par toi-même, plutôt que de croire l’opinion publique qui colporte n’importe quoi !  Je les connais depuis des années ces gens-là, ils sont bien, je les apprécie, ils ne font de mal à personne ! "

Bien sûr, la détermination de Jean et l’absence d’arguments solides de ma part ont abouti au fait qu’il a commencé à fréquenter, chaque vendredi soir, le couple W qu’il connaissait et qu’il avait contacté par téléphone pour convenir d’un rendez-vous. Parallèlement à cela, il avait aussi décidé d’assister à une réunion par semaine, après son travail.

Au bout de quelques mois, alors que nous discutions de ce qu’il apprenait avec le couple W, ma curiosité a été piquée au vif et j’ai voulu en savoir plus sur ce Dieu merveilleux qui promet un avenir tellement beau aux humains. Je me sentais attirée par le mode de vie très simple de ces Témoins dont il me parlait avec enthousiasme et, dans ce qu’il me racontait, je ne voyais pas où était le danger. J’ai donc décidé de l’accompagner.

A l’époque, je travaillais et j’habitais dans les Vosges. Je m’arrangeais pour regrouper mes 38 heures hebdomadaires sur quatre jours afin d’être à Strasbourg le jeudi soir pour assister à la réunion avec lui, et aussi pour assister à l’étude à domicile le vendredi soir.

Oui, j’étais très heureuse de découvrir Dieu et son dessein pour l’humanité ! Nous étions quatre autour d’une table, à lire à tour de rôle dans un livre intitulé "Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui sera transformée en paradis" et à chercher dans notre Bible les versets cités en référence dans chaque paragraphe.

Comme je n’avais aucune connaissance biblique, pas même un souvenir des séances incontournables de catéchisme de mon enfance, tout s’inscrivait sans difficulté, ni réticence dans mon cerveau vierge, comme sur une page blanche : j’avais tout à découvrir !

Auparavant, j’aimais la littérature au parfum de spiritualité moderne, comme celle du Nouvel Age. Je m’y ressourçais régulièrement pour me détendre. J’avais aussi approché le Judaïsme pour mieux comprendre le peuple juif qui ne me laissait pas indifférente par ce qu’il avait vécu (j’avais lu tous les ouvrages de Martin Gray). J’avais fréquenté de façon non suivie, un cours de yoga pour trouver la paix intérieure, mais je m’étais vite insurgée contre l’énormité qui consiste à faire souffrir son corps dans des postures douloureuses pour mieux se connaître et découvrir la dimension spirituelle de son être…

Maintenant, je me trouvais en face de gens tout disposés à m’instruire réellement et franchement sur Dieu, qui tout à coup n’était plus un sujet tabou, dans la bonne humeur, avec gentillesse et disponibilité : cela me touchaient beaucoup et mon goût pour l’étude était comblé.

Le mois de juillet 95 est arrivé et nous avons assisté à notre première grande assemblée de Témoins de Jéhovah. Quel ne fût pas notre étonnement, je pourrais dire notre émerveillement, de constater la discipline qui régnait dans cette grande foule de plus de 10.000 personnes réunies dans un stade sans agents de police pour maintenir l’ordre ! Et aussi de voir tous ces gens correctement habillés, ces enfants obéissants, ce joli décor ! Oui, vraiment, ces gens-là étaient accusés à tort d’être une secte ! "Que les gens viennent donc vérifier eux-mêmes ! " répétait mon mari.

Après cette assemblée, nous avons continué notre étude avec le nouveau livre paru pour la circonstance et accueilli avec une joie générale, intitulé "La connaissance qui mène à la vie éternelle".

Au cours de mon étude, j’ai vite réalisé que j’avais un choix à faire. Pour moi, c’était évident de me placer du bon côté, c’est-à-dire celui de Dieu plutôt que celui du monde, car je ne voulais pas être détruite à Harmaguédon. Nous avons aussi commencé à faire du porte à porte avec des Témoins car cela coulait de source qu’il nous fallait annoncer la Bonne Nouvelle aux gens !

En janvier 96, nous nous sommes mariés parce que, d’une part, c’était notre objectif de vie et d’autre part, cela nous semblait tout naturel de conformer notre vie aux exigences divines pour vivre devant Dieu avec une conscience en paix. Selon la Bible, le mariage est une institution sacrée et nous ne devons pas le déshonorer, ni vivre en couple en dehors de ces liens.

Nous avons poursuivi notre étude jusqu’à la fin du livre et à la grande assemblée de trois jours, en juillet 96, j’ai pris la décision de "vouer ma vie à Jéhovah ", c’est-à-dire de me faire baptiser. C’était dans l’ordre des choses puisque je voulais faire partie du peuple de Dieu sur terre. J’avais accepté tout l’enseignement, rien ne s’opposait à cette décision, ni de mon côté, ni du côté des anciens qui m’avaient interrogée sur les convictions acquises pendant mon étude avec eux.

Tout doucement, nous étions en train de rentrer dans un moule sans nous en rendre compte, tellement les choses se font graduellement, bien distillées pour que nous les acceptions tout naturellement. Nous avons adopté le rythme des réunions (le jeudi soir et le dimanche), des études (le mardi soir dans une famille) et de la prédication (le dimanche matin ou en semaine).

Nous avions de nouveaux contacts et pour moi, c’était important car je venais de déménager et je ne connaissais personne en Alsace. Une vie nouvelle s'organisait avec des nouveaux repères, des nouveaux amis : les Témoins ! J’avais l’impression d’avoir une grande famille, je me sentais entourée.

Jean s’est fait baptiser lors de l’assemblée de juillet 97, plus pour ne pas rester en arrière que par pure conviction de devoir franchir ce pas. Il est vrai que les Témoins ont une attitude tout à fait différente selon qu’on fait partie de leur religion ou pas. Un exemple tout simple : ils m’ont tutoyée du jour au lendemain après mon baptême, tandis qu’ils vouvoyaient Jean, qui vivait plutôt mal cette différence. Il avait demandé aux Anciens s’il était vraiment mûr pour cette étape et une sorte de malaise a commencé à l’envahir. Il avait beaucoup de difficultés à rentrer dans ce moule tout préparé, il résistait. De plus, il détestait au plus haut point le côté scolaire des réunions, sans parler du port obligatoire de la cravate !

Au bout de quelques mois, il s’est rendu compte que quelque chose ne collait pas dans les explications de la Société des Témoins de Jéhovah (Société des Témoins de Jéhovah), notamment à propos du passage relatif à l’enlèvement des saints au retour visible de Jésus, figurant dans I Thessaloniciens chapitre 4 versets 15 à 18. Pour lui, le raisonnement de la Société des Témoins de Jéhovah était faux et reposait sur une mauvaise interprétation de ce passage.

Il a commencé à attirer mon attention sur ces versets, me disant que tout l’enseignement de la Société des Témoins de Jéhovah reposait sur une erreur et que si cette erreur était dénoncée, tout le montage s’effondrerait comme un château de cartes dont on retirerait une carte à la base.

J’étais perplexe, je ne comprenais pas les raisonnements de Jean. Je constatais qu’il ne pouvait pas obtenir de la part des Anciens des explications qui lui donnent satisfaction, en raisonnant uniquement avec la Bible. Ils essayaient immanquablement de lui faire accepter les explications de la Société des Témoins de Jéhovah auxquels ils étaient habitués et fermement attachés. Le dialogue n’a pas été possible, Jean s’est peu à peu soustrait au rythme des réunions et des études, tout en continuant à me harceler pour me convaincre d’erreur.

Je me sentais mal dans le climat qui régnait autour de moi, entre un mari qui commençait à être considéré comme un apostat par les autres, et des Anciens qui me mettaient en garde contre lui ! Malgré tout, j’ai continué à étudier les articles de la Tour de Garde, à fréquenter les réunions et à soutenir la prédication. Jean ne supportait pas de me voir silencieuse, c’est-à-dire dans une position où je ne le soutenais pas. Nous ne pouvions plus aborder ce sujet sans nous disputer.

J’étais inquiète. J’ai cherché à savoir ce qu’était un apostat. Selon un dictionnaire biblique, ce terme est employé pour décrire une grande rébellion contre Dieu, l’abandon de Dieu ou de la foi. Assurément, ce n’était pas le cas de Jean qui est attaché à la Bible et à Dieu. Cela m’a rassurée et en même temps, cela m’a intriguée : la définition de la Société des Témoins de Jéhovah ne correspondait pas à celle du dictionnaire. Les Anciens, eux, parlaient de rébellion contre la Société des Témoins de Jéhovah… Ce n’est pas la même chose !

J’ai changé de lieu de réunion pour ne plus avoir à faire avec tous ceux qui connaissaient Jean et j’ai supplié Dieu de me révéler la Vérité. Je me sentais de plus en plus mal …

J’avais persuadé Jean d’écrire au Béthel de Louviers (la maison mère en France) pour avoir un éclaircissement et lui me soutenait que le Béthel ne pouvait pas lui apporter une réponse plus précise sans mettre en péril le reste de leurs écrits. J’ai insisté, il a écrit pour parler de son étonnement à propos de leur raisonnement et signifier son désaccord, j’ai tapé sa lettre et je l’ai expédiée. Comme seule réponse, il a été contacté par le frère W, justement, qui lui a fait part de la réponse du Béthel : soit accepter l’explication de la Société des Témoins de Jéhovah sans discuter, soit se retirer. Cette façon inacceptable d’imposer arbitrairement une telle alternative a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous avons été choqués.

Il a été convoqué pour une courte entrevue avec l’Ancien et un surveillant, à l’issue de laquelle il a confirmé vouloir se retirer de la Société des Témoins de Jéhovah sans plus attendre. Ils ne l’ont même salué en partant ! Quelle déception ! J’ai eu mal au cœur pour lui, il était très déçu.

Jean a fini par me mettre au pied du mur en exigeant de ma part, si j’étais honnête, de vérifier l’enseignement. J’ai donc pris du recul car de toutes façons, depuis un moment, je me sentais mal à l’aise, moi aussi, et changer de salle du Royaume ne m’apportait rien de satisfaisant, je me sentais très seule.

Mon malaise, au départ, n’était pas doctrinal, comme chez Jean. Il émanait plus de mon cœur que de mon intellect. Je ressentais quelque chose qu'il m'était impossible de définir à l’époque. En plus, je percevais très mal les recommandations abusives de la Société des Témoins de Jéhovah en matière de discipline et de soumission aux Anciens, et puis cette invitation permanente de nous tenir à distance de tout ce qui venait de l’extérieur…

J’avais aussi la très nette impression d’être considérée comme une personne sans personnalité propre. Je commençais à étouffer et à me rebeller intérieurement contre la Société des Témoins de Jéhovah de laquelle je ne pouvais plus tolérer le ton doucereux des articles ou des conseils dont certains étaient tout simplement en opposition à la Parole de Dieu. Les Anciens voulaient me persuader d’avoir foi dans la Société des Témoins de Jéhovah autant qu’en Dieu et en Sa Parole. Je leur ai demandé de me fournir la preuve de ce qu’ils avançaient en me montrant des versets bibliques, mais ils n’ont pas réussi à me convaincre car aucun verset biblique ne fait une telle invitation ! Je me suis heurtée à leur silence et à leurs regards suspicieux.

Voici quelques exemples de conseils que je qualifie d’abusifs : la Société des Témoins de Jéhovah nous invitait à " montrer notre confiance dans les choix de Jéhovah" et à "ne pas trouver à redire aux choix de Jéhovah", en disant qu’il " est de notre intérêt de mettre notre confiance en ceux qui nous dirigent dans la congrégation ", c’est-à-dire "comme les premiers chrétiens faisaient confiance aux apôtres et aux anciens ". Autrement dit, elle nous invitait à avoir une confiance quasi aveugle dans ceux qui étaient nos bergers, soi-disant pour notre intérêt.

Pas moins que cela ! Alors que la Bible nous recommande ceci : "ne pas placer notre confiance dans un ami intime" (Michée 7.5), "de se garder chacun de son compagnon et de ne placer sa confiance en aucun frère" (Jérémie 9.4) et "maudit soit l’homme robuste qui place sa confiance dans l’homme tiré du sol" (Jérémie 17.5) et aussi "mieux vaut se réfugier en l’Eternel que mettre sa confiance dans l’homme tiré du sol" (Psaume 118.8).

Dans ces versets, Dieu nous met simplement en garde contre la faiblesse humaine, la versatilité du cœur humain, pour nous éviter des difficultés dans nos relations avec nos semblables. Il nous commande fermement de ne pas avoir foi en l’homme, mais d’avoir foi en Lui et en Jésus. Ce qui ne veut pas dire que la vie du chrétien est basée sur la méfiance constante vis à vis des autres, ce serait invivable, mais sur le discernement avec une confiance toute relative, limitée.

Le malaise qui grandissait en moi, je le sais maintenant, venait de l’Esprit qui, en douceur, était en train de me montrer ma place. En tant que membre de la grande foule, je n’étais pas une heureuse élue qui irait au ciel, et par mon adhésion à la Société des Témoins de Jéhovah, je ne faisais plus partie du monde. Ma question était : " Qui suis-je, moi, pour Dieu ? " Les lettres de Paul me laissaient perplexe, il me semblait qu’elles parlaient de moi aussi, pas seulement des fameux membres oints (des 144000).

Un jour, ayant acheté un livre sur les proverbes classés par thèmes, intitulé "L’art de vivre selon Dieu", je vis dans la liste des livres édités par le même éditeur un titre qui m’interpella vivement. C’était "Les Témoins de Jéhovah ont-ils raison ?" Cette question a fait plusieurs fois le tour de mon esprit, ne me laissant plus tranquille. Irais-je chercher l’ouvrage en question ?

Car ce n’est pas rien, pour un Témoin, d’oser acheter et lire quelque chose qui vient de l’extérieur, du monde... On nous mettait tellement en garde contre toute la littérature non "Made in Société des Témoins de Jéhovah" que le seul fait de penser acheter ce livre me donnait l’impression d’être en faute. Mon cœur battait très fort.

Le besoin de savoir ce qu’il y avait derrière ce titre l’emporta sur ma peur. C’était en août 98. J’entrai donc avec mon mari dans la librairie CLC pour acquérir le livre qui, en fait, était une petite brochure rapide à lire. La préface nous donna envie de tout lire d’un seul trait, ce que nous avons fait … devant une tarte flambée, au restaurant !

Elle disait que l’auteur voulait, par le moyen de cet ouvrage, "éclairer les adhérents sincères du mouvement, tout en préservant les chrétiens de ses doctrines néfastes " et aussi que la Société des Témoins de Jéhovah "jonglait avec les textes bibliques et avec l’histoire ". Il dénonçait les " incohérences de leur doctrine et le jugement à la fois enfantin et acerbe qu’elle porte sur tous les chrétiens. "

Mon mari était heureux de rencontrer un écho à sa conviction d’être dans l’erreur, et moi, je découvrais la raison de mon mal-être. Nous sommes retournés à la librairie CLC pour acheter un autre ouvrage qui avait attiré notre attention : " Témoins, oui… de Jéhovah, non ! " de C. Piette et nous avons littéralement dévoré ce livre bien construit, avec de nombreuses preuves.

C’en était trop ! Je ne pouvais pas aller plus loin, c’était clair. J’ai décidé sur-le-champ de ne plus fréquenter les Témoins, sans donner pour autant ma démission. J’avais mon idée sur la façon dont je voulais quitter la Société des Témoins de Jéhovah. Il me fallait du temps.

Par un concours de circonstance, j’ai eu entre les mains un tract " 5mn pour une éternité " qui proposait une étude biblique par correspondance pour comprendre ce que je venais de lire : c’était ce qu’il me fallait. J’ai acheté plusieurs versions bibliques (Segond, Jérusalem, Parole Vivante et Français Courant) pour vérifier les falsifications annoncées par C.Piette et j’ai commencé une vraie étude biblique : des questions dont les réponses étaient à trouver dans les versets indiqués, et non pas données toutes faites dans une littérature comme chez les Témoins.

J’avais prié Dieu, supplié même, de me révéler Sa Vérité à travers mon étude, et bien sûr Il a répondu à cette prière. Tout devenait limpide : je découvrais en même temps la beauté du message que Dieu m’adressait à travers Sa Parole, et aussi toutes les falsifications contenues dans la Traduction du Monde Nouveau de la Société des Témoins de Jéhovah : des mots remplacés par d’autres, des parenthèses, des crochets, des ponctuations…pour coller à leur doctrine.

Puis j’ai eu en mains une série de traités édités par La Diffusion de l’Evangile et leur lecture, Bible en mains, a renforcé mes convictions. Ces traités, avec le livre de C.Piette, m’ont donné la matière pour préparer concrètement ma sortie de la Société des Témoins de Jéhovah. Depuis un moment, j’avais envie d’écrire à tous les Témoins que je connaissais, en leur expliquant ce que j’avais découvert. Je voulais y joindre des versets triés par thèmes : les parallèles entre Jéhovah (Dieu) et Jésus, les 144.000, le Saint-Esprit et les falsifications de leur version.

J’ai mis tout mon cœur à la préparation de ce courrier, bien en retrait, à l’insu des amis Témoins. Mon recul était nécessaire, tant par rapport aux réunions que par rapport à la littérature empoisonnée de la Société des Témoins de Jéhovah. Tout ce que j’apprenais au cours de mon étude par correspondance posait en moi un fondement plus solide, puisque j’avais rencontré le Seigneur Jésus, qui m’avait été soigneusement caché auparavant !

Il ne m’a pas fallu longtemps pour avoir envie de chercher des chrétiens avec lesquels partager ma foi en Christ toute neuve. J’ai pris contact avec l’une des églises de l’Entente Evangélique de Strasbourg figurant sur une liste remise par la librairie CLC, et j’ai assisté à mon premier culte, mi-octobre 98, à l’église Bonne Nouvelle. Je me suis fait connaître en tant qu’ancien adepte de la Société des Témoins de Jéhovah et j’ai été accueillie, félicitée, encouragée, entourée… par des gens libres et visiblement heureux. Ils chantaient des louanges à Dieu comme jamais je n’en avais entendu. La sobriété de leur salle la rendait très belle. Je m’y suis sentie très bien et depuis, je m’y suis engagée.

En février 2000, je me suis fait baptiser par immersion, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, parce que j’étais devenue enfant de Dieu par ma foi en Christ. Je voulais témoigner publiquement de cette foi en Jésus et dire que maintenant, je voulais Le suivre, devenir un témoin de Sa personne. J’avais assez longtemps vécu sans me préoccuper de Son existence.

Seule l’action de l’Esprit de Dieu en moi pouvait me pousser à saisir la nécessité d’un changement dans ma vie (ce qu’on appelle la nouvelle naissance). C’est aussi cet Esprit qui m’a permis de comprendre l’immense enjeu de cette tromperie, de cette machination infernale dont j’ai failli être victime en tant qu’adepte de la secte.

Grâce à Dieu, je l’avais échappé belle ! Je me rendais compte que le danger résidait dans l’enseignement reçu, bel et bien faux, tellement bien présenté qu’il aurait pu passer pour vrai … à cause de la présence de nombreux versets bibliques et surtout à cause de mon ignorance des Saintes Ecritures. Et c’est sur cette ignorance que compte la Société des Témoins de Jéhovah (ou toute autre secte), pour perdre les gens qui s’intéressent à Dieu. Seul Satan peut en tirer parti puisque son but, toujours actuel, est d’égarer les gens les plus sincères, de les éloigner du seul Chemin, de la Vérité, de la Vie éternelle en Jésus, en falsifiant les Ecritures.

C’est là que je veux mettre en garde les lecteurs de ce témoignage : attention à la littérature colportée par la Société des Témoins de Jéhovah via leurs adeptes. Les lecteurs non avertis, comme j’en faisais moi-même partie, ne peuvent pas déceler l’erreur redoutable véhiculée à travers des magazines bien présentés, aimablement diffusés, par des gens au zèle admirable dont la sincérité n’est pas à mettre en cause.

L’ange de lumière se déguise pour mieux vous attirer. Comme les articles sont truffés de versets bibliques et que lors des études, on vérifie non pas le sens du verset, mais seulement sa présence, on n’y voit que du feu et on pense avoir à faire à quelque chose de sérieux. Tout est mis en œuvre pour cultiver, petit à petit, la confiance des futurs adeptes.

Le reproche le plus grave qu’on puisse faire à la Société des Témoins de Jéhovah est de masquer la pleine suffisance du sacrifice de Jésus. Bien sûr, ils croient en l’existence de Jésus, le Fils de Dieu, le plus grand Homme de tous les temps mais ils n’ont pas foi en lui comme en Dieu. Ils parlent souvent de lui, mais ne lui donnent pas la place qu’il tient dans la Bible. Ils croient aussi que l’Esprit de Dieu est une simple force agissante et n’utilisent pas la majuscule pour l’écrire.

Le salut des Témoins est basé sur les œuvres : faire beaucoup d’heures de prédication, distribuer de nombreuses revues, instruire de nombreuses personnes intéressées par une étude biblique. Ils ne peuvent pas adhérer à l’idée d’un salut par pure grâce divine saisie par la foi seule et se moquent de ceux qui y croient ! En un mot, ils ne croient pas à ce que Dieu dit dans Sa Parole !

A travers leur doctrine, ils nient l’enfer et en diffusant cette dangereuse doctrine, ils envoient justement les gens en enfer car ils les tranquillisent par rapport à leur culpabilité devant Dieu en leur enseignant qu’ils auront une seconde chance après leur mort physique : rien de plus faux ! Jamais la Bible n’enseigne cela !

Ce qui peut attirer chez les Témoins, c’est leur mise toujours soignée, leur zèle admirable, leur disponibilité illimitée, l’ambiance familiale de leurs congrégations. On ne peut nullement mettre en cause leur sincérité, elle est réelle. Mon mari dit : "La vitrine est très jolie, tout y est bien pensé pour accrocher les futurs adeptes." Autrement dit, la présentation est impeccable, les articles très bien amenés, enrichis de nombreuses citations bibliques, les revues sont d’intérêt général, les questions posées accrocheuses, mais c’est du poison !

Autre danger mortel : les versets sont utilisés hors de leur contexte, voire en partie, selon les besoins de la doctrine. De cette manière, on peut faire dire ce qu’on veut à la Bible. Vous pourrez lire un article, en vérifiant que les versets cités y figurent : rien ne vous choquera si vous ne réfléchissez pas. Les raisonnements font tellement bien appel à votre logique que vous ne vous apercevrez pas qu’ils vous induisent en erreur.

Les adeptes sont en général des personnes qui, en recherche de Dieu, n’ont aucune connaissance biblique solide, ou des personnes croyantes écœurées par leur religion, ou encore celles qui ont peur de la fin du monde. On trouve aussi des personnes interrogatives par rapport à la misère du monde, à la mort, à l’injustice. Chez la plupart des adeptes, hélas, ce n’est pas une recherche de Dieu et l’amour pour Lui qui les poussent à adhérer, mais la crainte d’être détruites à Harmaguédon.

Car c’est un point sur lequel la Société des Témoins de Jéhovah insiste beaucoup : les Témoins sont persuadés que le salut n’est que chez eux, dans leur religion. Selon leur croyance, en dehors d’eux, personne ne peut être sauvé. Ils veulent faire monter les gens dans leur arche de Noé symbolique.

Mais sauvé de quoi ? Les Témoins disent "de la destruction des méchants à la fin du monde toute proche, du grand jour de Harmaguédon". La Bible dit "de votre état de péché à cause duquel vous demeurez sous la colère divine et pour lequel Jésus est mort".

Chez les Témoins, je n’avais pas ressenti le besoin de me repentir de mon état de péché, c’est-à-dire d’indépendance vis à vis de Dieu, d’indifférence à son égard. Je croyais que j’étais quelqu’un de bien parce que je cherchais à vivre mieux, parce que je ne faisais de mal à personne, parce que j’avais de bonnes fréquentations et parce que je n’avais pas le cœur rempli de mauvaises intentions. Je me reposais sur ces critères du monde et cela me suffisait.

Les normes divines sont différentes et bien plus élevées ; elles nous mettent en face de nos manquements et de notre auto suffisance. Il m’a bien fallu me repentir de toutes les situations vécues en dehors de Ses normes et demander pardon au Seigneur pour avoir enfin la paix dans mon cœur et éprouver une grande joie. C’est alors que je me suis tournée vers Lui et que j’ai cherché Sa direction pour le reste de ma vie. A partir de ce moment-là, seule la Bible est devenue mon guide, ma référence.

Ce que Dieu a fait pour moi : le pardon de mes fautes, le don de la vie éternelle, la vie plus libre, Il attend de le faire pour tous ceux qui désirent sincèrement s’approcher de Lui.

Ce choix est personnel, important et urgent car demain ne nous appartient pas, la mort peut nous surprendre. Peu importe la religion à laquelle nous appartenons, le plus souvent par tradition, depuis notre naissance, sans que nous l’ayions choisie. C’est notre position personnelle devant Dieu aujourd’hui et notre foi en Jésus qui nous assure notre avenir éternel : soit le paradis (la vie avec Dieu), soit l’enfer (la vie sans Dieu). Ce choix est devant nous et il est de notre responsabilité.

La Bible ne propose pas une religion, mais une relation avec Dieu. C’est tout naturellement qu’après ce choix, on recherche des personnes qui l’ont déjà fait, pour partager cette joie d’être enfant de Dieu. Les chrétiens ne sont pas des gens parfaits, mais ils ont fait le bon choix : Jésus, le Chemin, la Vérité, la Vie. C’est ça, la différence ! Et dans leur imperfection, ils ont pour but de chercher à améliorer leurs relations avec leur prochain.

Aujourd’hui, je suis heureuse d’avoir découvert le sens de la vie, qui est bien de chercher le Dieu vivant à travers Sa Parole, à travers Christ. Une fois que l’on a fait cette rencontre, rien n’a plus autant d’importance dans la vie et la course aux choses vaines et futiles s’interrompt d’elle-même, faisant place à la paix intérieure, à la joie.